"COMME UN SEUL HOMME"
Un film que j'ai aimé : "Comme un seul Homme"
d’Eric Bellion
Ce film a été écrit, tourné, sonorisé… bref réalisé par Eric Bellion. Et pour cause. Ce documentaire retrace la première participation au Vendée Globe (2016-2017) du skipper de « Comme un seul homme ». En fait ce n’est pas un film, ou pas seulement un film. C’est un tête-à-tête, une magnifique série de tête-à-tête. Entre un homme et la mer, entre un marin et son bateau, entre un coureur et le spectateur. Oui, quand Eric Bellion s’adresse à la caméra, il dit souvent : « tu » ; « tu vois, c’est dur ».
Nous sommes immergés dans la vie du skipper, seul sur son Imoca de 60 pieds, perdu dans l’immensité ou plutôt sillonnant les océans sans terre, puisque ce tour du monde mythique est sans escale et sans assistance.
Au fur et à mesure de son avancée, l'auteur-acteur livre ses états d'âme, hurle ses espoirs, évoque sa fatigue et prend conscience des défis à relever. On passe de la liesse à l'effroi, de l’excitation (« J’ai décidé de ne plus avoir peur ») au désespoir, on comprend ces marins qui sont à la fois fiers de franchir le cap Horn et terrifiés de subir une mer déchaînée ( « C’est pas le moment de mettre ma vie en l’air » dit-il dans l’Atlantique Sud).
On passe de l’introspection du bonhomme à l’inspection du bateau et là, la moindre avarie est synonyme de galère, voire de péril. Mais quel que soit l'événement, le véritable enjeu est de garder son sang froid et de conserver un moral d'acier. Plus facile à dire qu’à faire.
Eric Bellion a bouclé son tour du monde en 99 jours et s'est classé 9ème du Vendée Globe. Incroyable, surtout pour un « amateur » qui n’avait passé que six nuits seul en mer avant le départ des Sables. Il ne savait pas que c’était impossible, alors il l’a fait.
Morale de l'histoire : Un tour du monde sans escale est avant tout une aventure intérieure.
Hervé
Comme Un Seul Homme, bande-annonce