Tempête
Un film que j’ai aimé : Tempête (2016) de Samuel Collardey, avec Dominique Leborne
Après quinze jours d’une campagne de pêche éprouvante, « Dom », matelot de pont, retrouve Maelys et Matteo, ses enfants dont il a la garde depuis le prononcé de son divorce. Là, un événement inattendu mais redoutable va rompre le fragile équilibre dans lequel il vit avec ses ados. Dom va devoir faire un choix radical entre son métier-passion et sa vie familiale.
Avant de parler de la mer, Tempête est un film qui évoque les gens de mer et les écueils qu’ils peuvent rencontrer au quotidien. Samuel Collardey – connu aussi pour la série à succès Le Bureau des Légendes – nous plonge dans l’univers de Dom, un marin pêcheur de 36 ans, qui va devoir affronter la tempête la plus terrible de son existence. Un coup de chien qui n’est pas forcément celui auquel on pense de prime abord. Cette Tempête va s’immiscer dans le quotidien d’un homme dont la vie, au demeurant, ressemble à celle de beaucoup d’autres : divorcé, des enfants et un métier choisi par passion malgré sa dureté et les longues semaines passées en mer loin des siens.
La mise en scène, proche du documentaire, sert parfaitement le propos
Il y a du Ken Loach dans ce film qui s’inscrit dans un cinéma social. Le réalisateur sait nous émouvoir, sans jamais forcer le trait ou verser dans le larmoyant, au travers du parcours de cet homme qui reste digne malgré les difficultés. La mise en scène proche du documentaire sert parfaitement le propos. La famille Leborne, qui joue son propre rôle, est étonnante de justesse, mais ceci explique peut-être cela.
A noter d’ailleurs que Dominique Leborne, acteur amateur donc, a reçu un prix d’interprétation à la Mostra de Venise pour sa prestation, ainsi que le Bayard d’Or au 30e Festival international du film francophone de Namur. Deux belles distinctions pour cet homme qui incarne à l’écran son propre rôle alors qu’il a découvert son véritable métier de marin pêcheur à l’âge de 9 ans, lorsqu’il est parti en mer pour la première fois.
Morale de cette histoire : s’il n’est pas toujours possible d’aller au bout de ses rêves, il ne faut pour autant jamais oublier ce qui fait le sel de l’existence.
Sébastien
Tempête, Le Film